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Récupération Rapide Après Chirurgie

Les principes de la récupération rapide s’appliquent aussi bien à la chirurgie de la hanche, qu’à celle du genou.
Sont concernés essentiellement, les patients qui bénéficient de la mise en place d’une prothèse totale de hanche ou d’une prothèse totale de genou.

Les techniques employées ne sont pas révolutionnaires, mais elles ont pour but d’optimiser la récupération et le management de la douleur.
Il s’agit d’une approche multidisciplinaire avec un travail d’équipe au niveau de l’information et de l’éducation du personnel soignant, ainsi que des patients.
Le séjour à la clinique sera de courte durée avec un retour à domicile rapide.

Avant tout, la mise en place des protocoles ne doit pas faire prendre de risques supplémentaires aux patients.
Il s’agit d’une récupération optimisée pour récupérer mieux et plus vite.
Le gain pour les structures hospitalières est un gain en terme de lits d’hospitalisation et indirectement un gain financier.

Notre expérience a débuté en 2013, où nous nous sommes inspirés des protocoles danois tout en les améliorant, puisqu’ils s’orientaient quasiment exclusivement vers la réduction de la durée de séjour.

Nous avons organisé une visite multidisciplinaire afin d’explorer tous les domaines de la récupération rapide en termes d’anesthésie, de suivi infirmier, de rééducation et de gestion péri-opératoire. Nous avons bientôt cinq ans d’expérience avec ces protocoles de récupération, avec plus de mille patients qui ont été opérés de prothèse totale de hanche et de prothèse totale de genou et qui ont bénéficié de ces protocoles.

Différentes étapes du protocole depuis l’indication de prothèse jusqu’à la récupération finale.

Les patients sont déjà avertis en consultation des principaux éléments.
Il y a ensuite une réunion multidisciplinaire, qui a lieu à la clinique, afin de détailler toutes les étapes.
Les protocoles d’anesthésie et de chirurgie sont adaptés à cette récupération rapide.
Le séjour à la clinique est en principe court, mais la date de sortie est adaptée à la progression du patient et est décidée en fonction de différents critères.

Il est important de rappeler qu’il s’agit d’un protocole multidisciplinaire impliquant chirurgiens, anesthésistes, infirmières et kinésithérapeutes. Sans une approche multidisciplinaire, la mise en place de ces protocoles n’est pas possible.

1/ Anesthésie

Le protocole médicamenteux péri-opératoire est adapté avec perfusion spécifique d’anti-inflammatoires, utilisation de GABAPENTINE et d’antalgiques, en évitant les opioïdes.
Pendant l’intervention, l’utilisation de la rachianesthésie est faite autant que possible, mais n’est pas systématique. Il y a un remplissage vasculaire optimal afin de permettre un levé rapide dans les six heures après l’intervention.
Les injections peropératoires dans le site opératoire permettant de minimiser le saignement, il est exceptionnel maintenant d’utiliser les récupérations sanguines « cell-saver ».

Pendant le premier jour postopératoire, les médications sont données per os, hormis l’antibioprophylaxie postopératoire. Il y a une évaluation très précise de la douleur postopératoire. Les cathéters veineux sont retirés après le premier jour.

2/ Chirurgie

Les patients sont informés lors de la consultation du protocole, celui-ci est détaillé lors de la visite d’information réopératoire.
Nous utilisons une technique d’approche, pour la hanche et le genou, minimale « MIS » (Minimal Invasive Surgery). Le saignement peropératoire est limité le plus possible et nous utilisons des injections dans les tissus opératoires à l’aide d’antalgiques et de vasoconstricteurs, afin de limiter la douleur et le saignement peropératoire. En fonction des données locales et des patients, un drain sera utilisé ou non.
En principe, les patients étant sous anticoagulants au long court bénéficient d’un drainage postopératoire.

Les patients sont levés dans les six heures qui suivent l’intervention, en principe il n’y a pas d’attelle de contention. L’appui est autorisé sous couvert de deux cannes ou d’un déambulateur. Le système de contention veineuse, par bas ou bandes, est mis en place dans les suites postopératoires.

3/ Période post-opératoire précoce

Les patients sont levés le soir même de l’intervention, il peut s’agir d’un simple levé si le patient n’est pas confortable ou de quelques pas aller-retour dans le service d’hospitalisation.
Le lendemain de l’intervention, les patients sont levés à deux reprises et marchent avec des cannes et si besoin avec un déambulateur si l’équilibre n’est pas suffisant.

4/ Résultats

La mise en place de ces protocoles a permis de réduire spontanément la durée d’hospitalisation qui était en moyenne de cinq jours pour une prothèse totale de hanche en 2013 et qui est maintenant de deux jours.
30% des patients quittent la clinique le lendemain de l’intervention, 30% au deuxième jour et 30% au troisième jour.
La douleur a été beaucoup mieux contrôlée avec une évaluation moyenne en salle de réveil de 2.2/10 contre 3.5/10 auparavant. 75% des patients sont levés au premier jour et 100% des patients ont pu monter et descendre les escaliers avant le troisième jour. Le nombre de transfusion qui représentait plus de 5% de prothèse de hanche ou de genou est maintenant inférieur à 1%.

5/ Conclusion

La mise en place des protocoles de récupération rapide doit être sûr et sans aucun danger pour le patient. Elle permet dans d’excellentes conditions, d’optimiser la rééducation et de réduire le séjour hospitalier. La récupération après prothèse est plus simple et plus rapide. Il y a moins de douleurs et de saignement dans les suites postopératoires. Les résultats fonctionnels évalués au deuxième mois après l’intervention sont meilleurs.
L’évaluation de la part du personnel soignant et des patients montre un taux très important de satisfaction, lorsque les patients sont inclus dans ces protocoles de récupération rapide.
Ces protocoles, dans la mesure où ils sont plus efficaces et sûrs pour le patient, sont également un bénéfice pour les structures hospitalières avec une diminution du nombre de jours d’hospitalisation et donc de prise en charge des patients.