Prothèse totale de hanche

Vous allez êtres opéré(e) d’une prothèse totale de la hanche. Ces quelques lignes ont pour but de vous donner des informations complémentaires, dont certaines vous ont été données lors de la consultation.

La prothèse totale de hanche est une intervention dite fonctionnelle, c’est-à-dire dans le but d’améliorer votre fonction. Ainsi, ce n’est pas une intervention obligatoire et il est toujours possible de différer l’intervention, ou de demander des informations complémentaires avant celle-ci, que vous ayez ou non signé le consentement pour l’intervention.

Les différentes démarches ont été expliquées par la secrétaire, comprenant les démarches administratives et la préparation à l’intervention.

Bilan pré-opératoire

La prothèse totale de hanche est une intervention importante qui nécessite un bilan médical et chirurgical pré-opératoire :

  • visite chez votre dentiste afin de réaliser un bilan et un éventuel traitement pour éliminer tout risque infectieux d’origine dentaire,
  • consultation chez un cardiologue, qui fera un bilan cardio-vasculaire, demandera d’éventuels examens complémentaires avant l’intervention et adressera un courrier à notre médecin anesthésiste pour donner les conclusions et les recommandations pour l’intervention,
  • bilan urinaire : examen bactériologique des urines à faire dans un laboratoire au moins 15 jours avant l’opération, afin que votre médecin traitant puisse traiter par antibiotique une éventuelle infection urinaire.
  • prise de sang : amener le résultat lors de la visite avec le médecin anesthésiste,
  • préparation cutanée avant l’opération selon les consignes remises par écrit. Cette préparation doit être respectée scrupuleusement pour réduire au maximum le risque infectieux.

Vous devrez ensuite rencontrer le médecin anesthésiste 1 mois avant l’intervention, en ayant déjà auparavant vu le cardiologue, le dentiste et avoir fait votre prise de sang.
Il faudra amener les résultats des examens au médecin anesthésiste.

L’hospitalisation

Vous serez hospitalisé(e) la veille de l’intervention à 16h00 et serez opéré(e) le plus souvent dans la matinée.
La veille au soir de l’opération, vous aurez de nouvelles radiographies, la visite du médecin anesthésiste, ainsi qu’une nouvelle douche antiseptique.

L’hospitalisation durera environ 5 jours et sera suivie soit d’un retour à domicile, soit d’un transfert en centre de rééducation, comme envisagé lors de la consultation.

Si un centre de rééducation est envisagé, il faut que les formalités soit faites lors de la consultation afin d’envoyer la demande au centre pour avoir le maximum de chance que la place soit retenue.

L’anesthésie

Le type d’anesthésie (générale ou rachianesthésie) sera envisagé lors de la consultation d’anesthésie. Le médecin anesthésiste évoquera avec vous les avantages et inconvénients de chaque type d’anesthésie et décidera avec vous de l’option retenue pour l’intervention.

L’intervention

L’opération a lieu à la clinique d’Argonay au bloc de chirurgie orthopédique.
La durée d’intervention est de 1 heure en moyenne.

Le fascicule remis lors de la consultation explique le principe de la prothèse de hanche.

  • voie d’abord antéro-externe (Watson Jones)
  • tige fixée sans ciment (hydroxy apatite) dans le fémur
  • cupule fixée sans ciment (hydroxy apatite) dans le bassin
  • soit insert céramique et tête fémorale en céramique
  • soit insert en polyéthylène et tête en chrome cobalt (cotyle double mobilité)

Les suites opératoires

Suites immédiates après l’intervention

Vous resterez en salle de réveil environ 2 heures après l’intervention en surveillance.

il n’y a pas d’attelle, sauf cas particulier.

1er lever

L’appui est autorisé, soulagé par 2 cannes, dès le lendemain de l’intervention. De la glace sera appliquée sur la hanche.

Le lendemain de l’opération, le lever se fera avec le kinésithérapeute.

Pansements

Les pansements sont changés par l’infirmière à l’ablation des drains de Redon à la clinique (3ème jour), puis 2 fois par semaine, et les fils sont enlevés 15 jours après l’intervention.

Traitement

Le traitement anti-inflammatoire permet de diminuer l’œdème et le risque d’ossifications, s’il n’y a pas de contre-indication à celui-ci. Le traitement antalgique (Morphine ou dérivés) est utilisé pour lutter contre la douleur. Une pompe à morphine peut être mise en place selon les instructions du médecin anesthésiste.
Un traitement anticoagulant est prescrit pour 1 mois afin de minimiser le risque de phlébite après l’intervention. C’est une injection sous cutanée à faire par une infirmière tous les soirs, ainsi que deux prises de sang par semaine pour vérifier la bonne tolérance de ce traitement vis-à-vis des plaquettes. S’il y avait avant l’intervention un traitement anticoagulant pour une autre raison, celui-ci sera modifié selon les instructions de votre cardiologue et du médecin anesthésiste.

Les complications

La prothèse totale de hanche est une intervention de pratique régulière, bien codifiée, cependant c’est une opération importante. Voici quelques complications, parmi les plus courantes qui peuvent arriver après l’intervention :

  • l’infection est une complication rare, de l’ordre de 1% après une prothèse de hanche, mais elle peut être très grave. Elle nécessite si elle survient précocement après l’intervention un lavage de l’articulation, un traitement antibiotique de 3 mois. Lorsque l’infection est plus tardive, et touche l’os, il faut parfois enlever la prothèse, puis en remettre une 45 jours plus tard lorsque le traitement antibiotique a permis d’éliminer la bactérie.
    Il faut bien respecter les consignes de préparation cutanée avant l’intervention, et consulter votre médecin lorsque vous aurez votre prothèse en cas de fièvre, pour savoir s’il faut vous mettre aux antibiotiques pour ne pas risquer de contaminer la prothèse (angine par exemple).
  • le risque vasculo-nerveux existe (lésion d’une artère, d’une veine ou d’un nerf car les vaisseaux et nerfs se trouvent près de l’articulation et il y a un risque potentiel de lésion. Ceci est exceptionnel.
  • la douleur n’est pas réellement une complication. Elle est modérée mais présente quelques jours après l’intervention. En principe, la douleur au repos est absente ou faible lors de la sortie de la clinique 7 jours après l’intervention.
  • inégalité de longueur des 2 jambes. Il y a souvent une petite différence de longueur entre les 2 jambes après l’intervention souvent non perçue. Lorsque cette différence est perçue et gênante, elle peut nécessiter une compensation par semelle.
  • la fracture des composants céramiques (tête ou insert) est rare avec les nouvelles céramiques (inférieur à 1/1000), mais doit conduire à éviter les sports impliquant des chocs violents (football, rugby etc…)
  • luxation : Lors de l’utilisation d’une cupule avec polyéthylène mobile, par voie antérieure, le risque est très faible. Lors de l’utilisation de composants en céramique, le risque est plus important, mais la voie d’abord antérieure, ainsi que l’utilisation d’une grosse tête de 36mm minimisent ce risque.

Cette liste ne comprend pas toutes les complications, mais les autres complications sont exceptionnelles.

Suivi

Un contrôle clinique en consultation est prévu au 90ème jour avec une radiographie. Une température supérieure à 38°, une douleur persistante inexpliquée, des problèmes lors de la rééducation, ou toute autre problème doit conduire à reprendre contact.

Voici ces informations concernant votre opération. Si des points restent obscurs, n’hésitez pas à appeler, et vous pouvez toujours revenir en consultation pour avoir des précisions.